En 2006 je crée: la Black rider, qui devient vite un best of de l’atelier, et à mon goût, une de mes plus belles guitare. Je ne connais que deux ateliers en France capable de produire leurs propres voûtes de guitares type “jazz” en lamellé (ou plaqué), et un de ces ateliers est le mien. Cela permet de créer des guitares typées Rock’n’roll, à la façon des Gretsch, ce qui est plus proche de ma culture que les guitares jazz trad sculptées en massif (que je suis évidemment également capable de fabriquer).
Ces types de guitares se caractérisent par un son mordant, haut perché, avec beaucoup de sustain, un son acoustique permettant de jouer unplug à la maison (pour peu que l’on adopte les épaisseurs des Gretsch des années 50/60 et beaucoup plus fines que les actuelles ou que les ES175), elles accrochent le larsen beaucoup moins facilement que les jazz massives et permettent même l’utilisation d’un crunch ou d’une distortion. En résumé et pour mes propres goûts, elles font parties de mes guitares favorite. Voici pour les généralités.
D’un point de vue esthétique, les ouïes inédites et originales signaient incontestablement et d’une façon radicale cette guitare orientée années 50. Certains y ont vu une touche de modernité discutable… disons qu’en effet, comparé aux ouïes classiques datant du XVII siècles et encore utilisées aujourd’hui sur les guitares jazz typiques, les années 50 sont effectivement bougrement modernes.
A Grenoble, j’avais commencé une copie Télécaster. Et je la trainais depuis des années à ne pas savoir comment j’allais la finir car je n’avais ni le goût, ni l’envie de faire une Télecaster comme tout le monde en fait. (et oui mon légendaire égocentrisme fait que je fais tout pour ne ressembler à personne) (d’où l’originalité de ma production) (le problème maintenant c’est surtout ceux qui veulent me ressembler) bref… On dira que copier est la forme la plus sincère de subordination.
Difficile mission donc de revisiter une des guitares les plus copiées au monde, mais c’est là que ça aide d’être un peu contemplatif et de laisser passer les images jusqu’au moment où passe LA bonne image, celle qu’on saisit et qu’on ne lâche pas. Pour cela, j’avoue que j’ai été aidé par deux personnes: Yann Cuyeu, excellent guitariste du groupe Malted Milk et afficionado des Télecasters ainsi que Phil Treuil, qui a oeuvré pendant de nombreuses années dans le milieu de la guitare. L’un et l’autre ont tellement bien réagi à mon idée que je ne pouvais que leur faire confiance et la finaliser au plus vite. Et -travail d’équipe- c’est Patrick, l’acheteur final (sur qui j’écrirai un article prochainement), qui m’a demandé de poser un selecteur “à la Les Paul”. Je ne pouvais décemment pas installer un tel symbole de la marque rivale sur une telle guitare, je lui ai donc proposé qu’on insère le classique Switchcraft 3 positions associé au modèle, quitte à ce que ce soit un peu plus compliqué… Patrick à trouvé une plaque de potards Télé chromée vierge et le résultat est là, tout en respect de l’original, toute en originalité malgré tout…
Et voilà donc, ce que donne donc un grand classique à ma sauce; Pour compléter l’ensemble les micros sont de ma conception, bobinés à la main, et ce modèle n’est que le prototype de projets en cours… On en reparlera!
Corps en frêne des alpes (basse altitude), hollow body et manche en érable US, fabrication maison, micros boutique Patrice Blanc. Renseignez vous pour les options, les finitions, les différentes formules (Custom 100% boutique, Kit, semi-custom etc…
Edit du 2 novembre: Hasard du calendrier ou intuition? je tombe à l’instant sur un reportage France 5 sur l’ouest américain, et sur Al Foul, chanteur guitariste de Tucson Arizona, fan des années 50, de grands espaces, de rock’n’roll, de vieilles caisses. J’ai connu Al à Grenoble en 2006, puis je l’ai souvent revu à Nantes, il est un ami des French Cowboys… grands espaces et petites familles! Je ressort donc cette photo qui fait le lien et conclue sans autre commentaire l’article ci-dessus…
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