Surf & champagne
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j’ai présenté il y a quelques mois en arrière, une nouvelle petite basse de ma fabrication, la Pinto bass, tenant son nom d’un petit poney et monture favorite des indiens d’Amérique, nommés « Pinto » par les espagnols en raison de leur robe qu’on aurait dit peinte. (Et tant qu’à faire on reste dans la famille des mustang )
L’’essentiel ayant été écrit sur l’article précédent: https://blog.patrice-blanc.com/the-new-pinto-bass/ je vais m’attacher à écrire ce qui distingue cette nouvelle basse de sa prédécessrice. Tout d’abord sa couleur, une exclusivité de l’atelier, créée et obtenue par un subtil mélange de bleus, afin qu’ils commencent à virer vers le vert aqua sans l’atteindre. Posé sur un extrêmement magnifique swamp ash des plus légers, en deux pièces et qui confère à la basse un son rugueux, grainé, clair soft, précis, moelleux, rebondissant et j’arrête pour les superlatifs car aucun mot ne saurait reproduire la sensation sonore de cette basse et il vous faudra franchir la porte de l’atelier pour avoir une réelle idée de ce que je tente de décrire.
micros split coils boutique
La deuxième particularité bien visible est l’emploi d’un pick guard en aluminium anodisé de couleur champagne, qui a été réalisé sur mesures par un spécialiste pour ce modèle. C’est la même finition qu’utilisait Fender sur ses premiers modèles dans les années 50.
Je n’avais pas mentionné dans l’article précédent les dots qui repèrent les cases 3,5,7, 9 etc. Ce sont des « clay dots » mais pas de ceux qu’on trouve dans le commerce sous cette appellation et qui sont des rondelles de plastique ABS teinté façon clay dots; (pour info, clay en anglais signifie « argile ») je veux dire « ce sont les VRAIS clay dots » tels qu’ils existaient à l’époque, en résine, et qui avec le temps, du fait de leur porosité s’assombrissent et se patinent. Ces dots, je les fabrique moi même à l’atelier, en mélangeant et teintant divers résines, puis en créant des moules pour en faire des petites galettes que je viens incruster ensuite dans le palissandre. Elles font 6,35 mm de diamètre afin de coller aux standards américains et j’ai bien sûr acheté une mêche en pouces aux USA pour réaliser ce travail. Pour moi, il est hors de question de faire en 6mm des dots incrustés sur des instruments qui sont censés être un hommage aux fondements de la musique américaine.
Genuine clay dot
Las d’attendre un chevalet Hipshot qui n’arrivait pas, j’ai trouvé en Angleterre ce petit Gotoh bien sympa et qui reste dans l’esprit, avec le même système d’accroche rapide des cordes et une fiabilité évidente du fait de sa simplicité. J’aurais eu la possibilité de faire passer les cordes à travers le corps car ce chevalet offre cette option, seulement je déteste les cordes traversantes sur les basses: Plier une corde d’un diamètre tel que le Mi grave à angle droit me semble être une hérésie mécanique, donc exit l’option.
Gotoh bridge, champagne anodized aluminium pick-guard
j’ai conservé les mécaniques « lolipops » si douces et fluides, par contre j’ai abandonné les cordes filets plats, du moins après essai de filets ronds, je suis définitivement convaincu que le mi grave en filet plat est poussif d’origine et, accentué par le short scale, cela devient trop difficile à gérer. Étonnamment, le filet rond même neuf garde un grain mat et rugueux sans l’inconvénient du mi poussif, et les aiguës se trouve et si haut perchés qu’ils ne mettent pas en avant le côté métallique des cordes neuves, et se font discrètement entendre tout au fond dans un chouette grain subtil.
Je ne reviens pas sur la touche « curved » ou « veneer » , pour les détails je vous laisse vous référer à l’article précédent, en ce qui concerne l’érable du manche, celui-ci est toujours et uniquement américain, le plus beau et le plus sonore. N’ayant pas développé les gabarits d’ébauchage du fût, je me retrouve à le tailler entièrement à la main, à la plane, au wastringue, à la râpe, et Je soigne particulièrement les jonctions fût/tête afin d’y retrouver les rondeurs particulières des série L des années 60, lorsque les ouvriers de l’époque ponçaient à la chaîne, à la main et à la ponceuse des dizaines de manches par jour. Comparez si vous en avez l’occasion un manche actuel fait à la machine numérique et un manche d’époque, et vous verrez ce que je veux dire par « rondeurs ».
Voilà donc pour cette nouvelle basse Pinto à laquelle je suis particulièrement attaché car je la trouve particulièrement réussie. Il va maintenant falloir trouver le thème de la future car je ne refais jamais à l’identique un modèle, dût-il me plaire au delà de tout. (Évidemment toute règle ayant ses exception, seule la Black RIDER à été reproduite en plusieurs exemplaires) . N’hésitez pas à laisser un commentaire ou une suggestion, qui sait si je ne m’en inspirerai pas pour la prochaine!
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