13 août4 min de lecture

Pinto R2 Short Scale Bass

Nouveau prototype équipé de deux micros , la basse Pinto est proposée en finition "Rallye 2" et continue sa progression vers le passé.

En gestation depuis quelque mois dans mon esprit et sur l'établi, j'avais envie de créer cette nouvelle basse pour retrouver des registres et des fréquences utilisées dans les années 60 quand les fabricants n'hésitaient pas à monter un micro en bout de touche sur leur basses (Hofner, Framus, Danelectro, Gibson, Fender, Gretsch etc..)

Dans un premier temps, j'imaginais pouvoir simplement mettre un micro de format Strat en version "rail" afin de ne pas avoir à me soucier de l'espacement des cordes et de la correspondance des plots aimantés sous chaque corde. Cette idée m'est venue en regardant une video du group Air dont le bassiste joue essentiellement sur des Mustang, des Bronco ou des Music Master, et qui avait équipé -justement- une Music Master d'un tel micro Rail.

Pour l'anecdote, ces basses premiers prix sorties de chez Fender étaient montées d'origine avec des micros de guitares à 6 plots aimantés, ce qui avait pour conséquence que sur une basse, deux cordes sur 4 tombaient à côté des plots et sonnaient donc moins fort que les deux autres... Et c'est aussi pour cette raison que les capots de ces micros sont totalement fermés pour que le client ne devine pas cette "supercherie". Cette très bonne idée donc de poser un micro rail réglait ce problème et permettait en plus d'avoir un double bobinage en série, noiseless et plus gras qu'un simple. Interessant... Mais on pourrait s'imaginer qu'un micro basse est très différent d'un micro guitare; il n'en est rien , ce sont les mêmes aimants, les mêmes matériaux, les mêmes fils de cuivre qui sont utilisés, seule "l'architecture" et les choix de construction diffèrent.

Lancé sur cette idée, nous avons donc enchainé cette fabrication dans un bloc d'aulne pour le corps et un érable américain/ touche palissandre pour le manche. Le modèle étant parfaitement au point, rien de nouveau à ce niveau là, je vous invite à relire les articles que j'ai pu écrire sur le sujet et dont j'ai mis les liens en bas de page. Une fois réalisé, et pourvu de sa défonce supplémentaire dans la plaque et dans le corps, j'ai posé un micro de type "rail" que j'avais en stock. Il s'agissait d'un Lace Sensor de la série Alumitone.

Résultat: extrêmement décevant !

Le son était plus aigu en position manche que celui de l'autre micro en position centrale. Pas très normal et je pense que cela vient de ce micro très spécial qui n'a justement rien à voir avec un micro traditionnel. Retour dans les tiroirs.

Autant le faire soi-même:

J'ai donc décidé de fabriquer les flasque au format Strat et qui recevraient quatre aimants en alnico 5 à l'espacement exacte correspondant à celui des cordes. Une fois ces quatre aimants insérés, nous les avons bobinés avec fil Heavy Formvar, celui utilisé sur les Fender des années 60, en se basant sur le nombre de tours donc l'impédance que l'on utilise sur nos modèles PB 52. Et là, on a pu enfin entendre quelque chose de très interessant... quelque chose d'ultra-vintage que l'on retrouve sur les PB 52, mais avec la profondeur typique que j'espérais retrouver avec un micro dans cette position. J'espère avoir prochainement une démo sonore à vous présenter, je suis en négociation pour cela. Dans cet article, j'avais commencé à écrire une parenthèse sur les micros, ma philosophie, mes choix de fournisseurs, et la provenance des aimants. Cette parenthèse est devenue tellement longue que j'ai préféré en faire un article complet que je vous invite à lire ici: Sur la fabrication de nos micros

Bleu azur et bandes rallye, vernis polyuréthane.

Pour la finition, j'ai choisi ce bleu que j'appelle "azur" , franchement orienté vintage accompagné de ses bandes ivoire bien pigmentées afin d'accentuer cet impression de passage du temps. Le vernis du manche n'est pas exagérément jauni comme on le voit parfois sur certaines copies et reste dans les tonalités de ce que l'on retrouve sur les vieilles Fender , ni plus ni moins. C'est un vernis polyuréthane: Je sais que le cellulosique à un charme incomparable, mais trop de gens se plaignent de sa fragilité. Autant pour les instruments acoustiques je refuse catégoriquement d'utiliser des polyuréthanes -y compris pour le fondur- autant pour les électriques, surtout pour les modèles que je dois stocker et faire essayer régulièrement, le choix du cellulo pose des problèmes de fragilité qui font que les guitares s'abiment avant même d'être vendues. Je réserve donc les cellulo aux clients convaincus et aux sur-mesure ou aux fabrications ou restaurations de modèles historiques.