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Precision Bass: 1966 Neck + Parts

Dernière mise à jour : 16 oct.

Sauvé d'un naufrage, resté longtemps dans les ateliers de James Trussart à Paris, puis longtemps chez Noël Assolo, bassiste des Rita Mitsouko à qui j'ai racheté il y a quelques années ce manche de Precision basse de 1966 en échange d'un boulot. Pfff, quelle histoire! Vous pouvez l'apercevoir en cours de restauration avec le manche d'un autre client de Normandie qui avait besoin d'un traitement équivalent sur cet article. C'est exactement la même opération qui a été faite, à la seule différence, c'est qu'une sous-touche en érable a été ajoutée car le manche avait été au préalable planifié un peu trop fortement.



J'ai donc fini de planifier la touche, mesuré le résultat pour déterminer l'épaisseur de la sous-touche sachant que je voulais garder une touche "curved" en final. Ensuite, j'ai ôté ce qu'il restait du truss-rod et inséré un nouveau truss-rod double action, non sans avoir fait modifier le boulon car pour moi, un manche de 66 se doit d'avoir un boulon en croix et surtout pas une empreinte allen. (A nouveau, je vous invite à lire l'article résumant le travail ainsi que cet autre article précédent réalisé sur un travail un peu différent)

On a commencé par coller la sous-touche en érable, puis la touche en palissandre, de tout premier choix et bien sombre. A l'époque, sur ces modèles, Fender utilisait des dots de 6,35 mm en celluloïd façon nacre, j'ai donc reproduit les mêmes dans la matière que je possède. J'évite par exemple d'utiliser des mêches de 6mm , ce qui m'oblige à faire des commandes spéciales aux USA pour avoir des mêches de 6,35 mm et ainsi coller au plus proche des modèles originaux. Ensuite, affleurage des bords de touche, nouvelle planif de la touche, entaille et pose des frettes, planif des frettes et finitions. Je n'ai pas touché l'arrière du manche pour garder sa belle patine d'époque. Le logo est l'original de 66 même si la tête a été abimée avec le temps, les premières tentatives de réparation et certainement les heures passées sur des étagères. Voilà , ça c'était pour la première partie du travail. Il a fallu ensuite s'attaquer au deuxième chapitre de l'aventure et finir la basse en respectant une unité entre ce manche et le reste à venir. J'ai choisi de prendre un kit japan de corps en aulne car ils respectent les specifications d'époque et que les bois sont très biens. Pour avoir vu passer quelques belles precision en finition Butterscotch, j'avais vraiment envie d'essayer de reroduire cette couleur et son vieillissement. Je profite de voir passer des vraies vieilles originales pour les prendre en photo et m'y référer lorsque je désire travailler le sujet. Par chance, j'en ai vu passer deux cette année, (dont celle concernée par l'article sur la restauration des manches) et elles m'ont bien aidé ! Je n'aime pas trop reliquer, ça va à l'encontre de ma nature et de ma culture qui est de faire du beau, du parfait, du maitrisé, du cohérent, de l'authentique, mais parfois il faut s'y coller et surtout essayer d'obtenir un résultat crédible, et c'est là que les choses se compliquent...

Je sais, pour en parler parfois avec des clients, que le relicage ne fait pas que des adeptes et certains trouvent ça ridicule au plus haut point. Il m'arrive d'être d'accord en voyant certains modèles que je situe plus dans la catégorie caricature que (...) . Mais il m'arrive d'en voir certaines plutôt sobrement réalisées et assez crédibles. Elles sont nettement plus rares. L'avantage de posséder une guitare reliquée, c'est qu'on règle un souci lié aux meurtrissures inévitables que subissent nos guitares.



Donc, première chose: y aller mollo, parce que passé les premieres réticences on a vite fait de se faire déborder par l'enthousiasme . Deuxième, jamais deux fois le même coup, parce que dans la vie d'une guitare, il y a peu de chance qu'un seul et même outil, coin de table, pied de micro réitère les coups deux fois de suite et surtout au même endroit, et à part une copine jalouse, je ne vois pas qui pourrait s'acharner à reliquer comme ils le font parfois. Donc, si on fait abstraction peut être de la boucle de ceinturon , les impacts et les grosses griffures se reproduisent rarement au même endroit. Change d'outils! Je vois des relicages dans lesquels, clairement c'est le même outil ou la même méthode qui a fait le tour de la guitare. Même angle, même impact, répétés à l'envie tout autout de l'instrument. Beh non, pour qui a vu des vraies vieilles guitares, c'est pas comme ça que ça arrive. Rouille! J'ai vu des guitares tellement reliquées, que même les pièces étaient rouillées, mais également les vis! Serieux, rouiller les vis pour faire vieux au point qu'on ne peut même plus les faire tourner... A quand les cordes reliquées aussi? Il faut savoir s'arrêter à un moment ou un autre... On va en rester là pour la partie relicage, vous avez compris le principe et la philosophie. Pour les pièces, j'ai opté pour des mécaniques Fender, un chevalet Gotoh de style vintage, et le micro est un de nos micros boutique en aimants alnico 5 provenant des USA (lire l'article sur le sujet) Cette basse va sembler coûteuse à certains, elle l'est mais en même temps, vu le travail de restauration, vu l'origine du manche avec encore son logo et son tampon, et de plus est, pourvu d'une jouabilité ultime , chose qui est loin d'être gagnée sur ce genre de pièces anciennes, vu les garanties que nous pratiquons à l'atelier, vu la qualité sonore du résultat et vu les prix pratiqués sur des Custom shop reliqués de la marque, je pense qu'il est interessant de réflechir au fait que -finalement- tout ça se tient.





Ci-dessous, exemples de basses originales et d'époque qui sont passées à l'atelier et qi m'ont servi de modèleet d'inspiration pour cette Precision de 1966 .


Manche 1966 restauré

Corps aulne Micro Distiller Old reserve boutique Chevalet vintage pontets striés Neck plate numérotée Mécaniques Fender vintage (pas d'époque) Disponible avec Pickguard écaille.



3990 Euros , étui en supplément.




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