Toute dernière création issue de l’atelier, cette guitare typée jazz / country / rock est réalisée selon des méthodes extrêmement peu répandues chez les artisans car elle nécessite des techniques, des moules, des équipements et un savoir faire peu commun. Outre la technicité de la fabrication de ces voûtes, ces guitares présentent des difficultés de fabrication propres et qu’on ne rencontre sur aucun autre type de guitares: les placages de bois sont extrêmement fins -chaque couche fait 6/10 ème de millimètres- cela implique que les ponçages doivent être extrêmement précis et limités, et qu’aucune bosse ou déformation ne peut-être récupérée au ponçage pour redresser les formes sous peine de créer une “perce” et tomber sur la couche inférieure. Il faut donc tout au long de la construction veiller à ne créer aucune contrainte, aucun écrasement, toutes les pièces doivent s’ajuster avec précision. La filèterie aussi complexe soit-elle ne supportera aucun écart, sa pose doit être précise et elle doit finir par affleurer les pièces de bois en quelques coups de racloir. Fabriquer ses propres voûtes permet également d’en contrôler leur galbe, d’y intégrer ou pas le pan coupé selon le style que l’on veut obtenir (pour ma part je ne l’intègre pas dans ma voûte car je trouve cela inélégant et comme ces guitares se revendiquent d’une inspiration “à la Gretsch” je me cale sur leurs choix historiques). Leur épaisseur et le nombre de couches dont elles sont composées offrent ainsi une riche variété de sonorités. On peut également varier les essences, les finitions, et combiner plusieurs essences dans un même assemblage.
J’avais depuis longtemps en tête de fabriquer une telle guitare et précisément dans cette couleur. Évoquant le vert profond à l’anglaise, elle se devait donc dans mon esprit d’utiliser les matériaux les plus nobles et présenter un design qui ne laissait aucun doute sur la noblesse de sa conception: Galuchat (peau de raie), mother of pearl (nacre), ébène, le tout recouvert d’un délicat vernis cellulosique sur un érable chiffonné pour en faire ressortir les ondes. Les pièces métalliques jouent une alternance chromé/ doré, la filèterie en celluloïd comporte de multiples brins tant sur les faces que sur les tranches et chaque partie de la guitare en est cernée. J’ai fabriqué les micros inspirés Filtertron®, le motif de tête est traité de manière très original pour une guitare puisqu’il est rehaussé de baguettes inox incrustées en relief.
Visite en images d’une guitare que vous ne verrez jamais dans les livres…
Placage de tête en ébène, incrustée de nacre, corail rouge et inox, truss-rod cover en ébène sculpté, fileterie multiple en celluloïd, mécaniques Schaller “Grand Jazz”, pavés de touche en mother of pearl.
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